Volonté spirituelle | Le cerveau mystique

Volonté spirituelle | Le cerveau mystique

Posted by Jacinthe Roy Rioux on

« Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer » - Voltaire

 

L’homme est le seul des animaux à croire à des dieux, disait Platon. À la recherche de quelque chose qui le dépasse, son besoin de croire donne un sens à son existence. La volonté spirituelle s’exprime dans les pages les plus intimes de l’âme humaine.

 

Un cerveau programmé pour croire

Depuis des siècles l’humain s’évertue à prouver ou réfuter l’existence d’un Dieu unique, de dieux multiples, d’une présence indivisible, au-dessus et au-delà de tout.

 

Scientifiquement, il est impossible de confirmer de manière absolue l’existence de Dieu(x). Néanmoins, l’expérience spirituelle permet la rencontre de l’Absolu; de ce Dieu qui est Esprit.

 

Certaines recherches démontrent que le cerveau serait programmé pour croire. L’expérience mystique mobiliserait différentes régions du cerveau, qui mènerait à un sentiment d’unité entre soi et le non-soi. Le sentiment de faire partie d’un grand Tout.

 

Le psychologue Paul Bloom avance l’idée que la croyance en l’existence des âmes est une expérience qui apparaîtrait durant l’enfance. Étant nous-même doté d’un esprit, nous accordons ce même don aux animaux, au vivant ou à certaines forces invisibles. Il n’est pas rare d’entendre parler les enfants des émotions de la lune et des étoiles, de la volonté de la pluie et du tonnerre. Cette idée surnommée « animisme infantile » avait précédemment été développée par Piaget.

 

Dès le plus jeune âge, l’humain est voué à croire.

 

Les systèmes de croyances 

L’athéisme est un système de croyance qui rejette l’existence d’un ou de plusieurs dieux. Une personne athée ne croit pas en l’existence d’une puissance supérieure créatrice de l’Univers, autrement dit – Dieu. Nietzsche, Karl Marx et Jean-Paul Sartre sont des athées célèbres.

 

L’agnosticisme est un système de croyance qui met de l’avant que l’existence d’un dieu ou de plusieurs dieux ne peut être connue avec certitude. Contrairement à l’athéisme, l’agnosticisme ne rejette pas, mais ne sait pas.  On peut donc retrouver des agnostiques athées qui considèrent que l’existence de dieux ne peut être connue avec certitude, mais qui personnellement, croient que les dieux n’existent pas. À l’opposé, les agnostiques théistes considèrent que l’existence de dieux ne peut être connue avec certitude, mais croient personnellement en l’existence des dieux.

 

L’animisme est une manière de se représenter le monde qui sous-tend qu’une force vitale animerait les êtres vivants et certains non-vivants. L’animisme fut la manière première de voir le monde. Les anciennes civilisations du monde étaient animistes, et l’animisme est d’ailleurs à l’origine des religions.

 

Le panthéisme est une représentation du monde selon laquelle Dieu et l’univers ne font qu’un. Dieu est la somme de tout ce qui existe, tout ce qui existe est en Dieu.

 

Le polythéisme signifiant « plusieurs dieux » reconnaît l’existence de plusieurs divinités. Les religions anciennes étaient pour la plupart polythéistes. La Grèce antique, les romains, les hindoues et les aztèques reconnaissant l’existence d’entités supérieurs qui exerceraient une influence sur la vie humaine. Par le moyen de pratiques et de rituels, ces religions tendraient à attirer la bienveillance des dieux aux fonction diverses. Le dieu du soleil, des montagnes, de la pluie, de la fertilité, de l’abondance, et plus encore.

 

Le monothéisme dont nous sommes témoins en Occident est un système de croyance qui sous-tend qu’un seul Dieu serait à l’origine de la création de l’Univers - en opposition au polythéisme qui sous-tend l’existence de plusieurs dieux. Avec le monothéisme, on parle de Dieu comme d’un être tout puissant extérieur à l’homme - au-dessus de tout, même des lois de la nature. Le judaïsme croit en Yavhé, le christianisme et Dieu, l’islam en Allah.

 

L’Occident : un royaume sans Dieu

Le terme religion provient du mot latin religare signifiant relier. Ainsi, la religion est un cadre qui relie l’homme à la sphère divine. Dans le cadre de la religion, la spiritualité comprend les pratiques qui visent à rapprocher l’homme de ce Dieu qui est Esprit.

 

Certains rejettent la religion qui est perçu comme un système de code et de valeurs utilisé par les plus puissants pour contrôler la masse. Plusieurs dénoncent les abus spirituels et sexuels œuvrant au sein des communautés religieuses. Pour certain, l’athéisme est la non-croyance en Dieu. Pour d’autres, c’est une manière de lutter contre les dérives religieuses et sectaires, la radicalisation et l’extrémisme.

 

À l’ère moderne, certains s’accordent pour dire que le ciel est vide, mais revendiquent les valeurs véhiculées par la religion : l’amour, le pardon, la générosité, la compassion, la tempérance.

 

Serait-il possible d’être un bon pratiquant, sans croire en Dieu? Peut-être. En 2013, une première église athée a ouvert ses portes en Angleterre. Des chants et des discours prennent place lors de la messe, mais il n’est jamais question de Dieu. Puisque l’idée d’une soumission en un Dieu cause problèmes, les pratiquants célèbrent le lien entre l’humain et « quelque chose » qui s’apparenterait à l’absolu, à l’infini, au mystère. Le principe est bien simple : allier l’athéisme et le besoin de spiritualité. Une façon de nourrir sa quête de sens, tout en rejetant les dogmes religieux. La reprise d’un sentiment de l’éternité dans un royaume sans Dieu.

 

En renouant avec sa nature instinctive sacrée, l’humain retrouve la capacité à s’épanouir spirituellement. Rappelons-nous : en chaque homme se cache une part d’éternité.

 

L’expérience du sacré

 

Pour Mircéa Eliade, grand historien des religions, « tout rite, tout mythe, toute croyance ou figure divine reflète l’expérience du sacré […] La conscience d’un monde réel et significatif est intimement liée à la découverte du sacré. »

 

Le terme spiritualité provient du mot latin spiritus signifiant esprit. En son essence, la spiritualité comprend les pratiques qui visent à rapprocher l’humain du divin, ou encore à rapprocher l’humain de ce Dieu qui est Esprit.

 

Le rapport au plus grand que soi n’est pas le même d’une personne à l’autre. Le Mystique en quête d’absolu rechercherait une relation transcendante avec le sacré, alors que d’autres croyants rechercheraient le réconfort et la moralité. Les Mystiques sont des marginaux parmi les croyants. 

 

Quoi qu’il en soit, le sacré fait partie de la structure de la conscience. Il existe en toute conscience, et n’est pas un état à développer, un espace en devenir.

 

Il est.

 

Vivre cette vie d’humain qui comporte les simples rapports sociaux, culturels, sexuels ou introspectif serait sacré en soi, puisque la vie elle-même porte une valeur sacramentale. En d’autres mots, le simple fait d’être humain fait de nous des êtres spirituels.

 

Nous sommes.

 

   

© NOIR KĀLA

Sources :

Mircea Eliade, Le sacré et le profane, 2005

Jean Piaget, La représentation du monde chez l’enfant, 2013

Maxicours, Les différentes formes de croyances

Jean-François Dortier, D’où provient le besoin de croire?, 2007

Muriel Briançon, Une spiritualité athée universelle pour un nouveau paradigme? 2018

 

Photographie : Bianca Des Jardins

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