Vivre avec la tension du bien et du mal
La dichotomie entre le bien et le mal est pour moi un véritable facteur de stress depuis mon plus jeune âge. Au début de l'âge adulte, j'ai trouvé refuge dans le bouddhisme, car ses enseignements m'aidaient à gérer mon anxiété. Ses enseignements révèlent que tout est impermanent, interconnecté et sans soi fixe. Cette perspective me permet de prendre du recul sur mes expériences, de relativiser et, surtout, de remettre en question l'idée que le bien et le mal sont des vérités absolues.
Rencontre avec la Dakini
En approfondissant mes connaissances, j'ai découvert le bouddhisme tantrique, qui s'adresse aux figures démoniaques pour défier le pratiquant. Parmi ces figures, j'ai ressenti un lien fort avec la Dakini – littéralement « danseuse du ciel », parfois décrite comme une démone – qui remet en question nos notions du bien et du mal.
S'interroger sur ce qui est « bien » ou « mal » peut être un remède à l'anxiété pour ceux qui ont peur de mal faire. C'est un outil de relativité qui nous aide à comprendre le vaste océan des perspectives.
Le collier comme rappel quotidien
Je suis une créature d'habitudes. Ce collier que je porte jour et nuit, sept jours sur sept, depuis près de quatre ans me rappelle chaque jour de me libérer de mon attachement aux illusions du monde et de reprendre possession de mon pouvoir personnel.
Le symbole du Kartika
Ce collier représente le Kartika, l'arme de la Dakini.
Le Kartika est un symbole sacré de libération des chaînes auto-imposées. Sa lame incurvée, couronnée d'un crochet de compassion, rompt les liens avec les illusions terrestres – un rappel quotidien du pouvoir personnel.
Pour quiconque s'accroche trop longtemps à ce qu'il doit abandonner, le Kartika est un outil de libération. La Dakini l'utilise pour couper court aux attachements, reprendre le pouvoir et libérer l'esprit.
La nature féroce des Dakini
Loin de la douceur attendue des « anges », les Dakinis sont féroces, imprévisibles et troublantes. Elles apparaissent comme des inspiratrices, des messagères et parfois des filous, bousculant les pensées habituelles pour éveiller le pratiquant.
Par ce jeu de miroirs et de défis, la Dakini transmet la sagesse. Danseuse aux confins du monde conventionnel, elle incarne la vérité divine en mouvement, souvent accompagnée d'un rire féroce, poussant le pratiquant au-delà de ses limites.
« Pour vraiment rencontrer la Dakini, il faut aller au-delà de la dualité. »
— Khandro Rinpoché
Au-delà de la dualité
Elle existe là où aucune catégorie fixe ne s'applique – ni bonne ni mauvaise, ni pure ni impure, ni masculine ni féminine. En ce sens, elle est l'équivalent bouddhiste d'un filou sacré, un agent bénéfique du chaos dont la force renverse pour libérer.