KĀLA | Le chemin de la transformation

KĀLA | Le chemin de la transformation

Posted by Jacinthe Roy Rioux on

Kāla काला est un terme Hindi hérité du Sanskrit काल.
 
Sa symbolique est double. Kāla se réfère d'abord à la couleur noire et à l’obscurité, et se réfère ensuite au temps et au destin.
 
Kāla signifie le noir, l’obscurité profonde, le Grand et le terrible à la fois, le temps, le destin, la fin des temps (la mort), la condition essentielle au mouvement et au changement.
 
Dans les écrits anciens, les deux formes de Kāla se distinguent difficilement. Mahā (grande) Kāla pourrait ainsi signifier « La Grande Mort » ou encore « Le Grand Noir ». L’expression Kāla Rātri (nuit) pourrait ainsi s’apparenter à « La Nuit Sombre de Dissolution du Temps ».
 
Puisque de chaque naissance et de chaque mort émerge l’obscurité, Kāla existe sans doute en tant que noirceur et destinée.
 

La noirceur

Kāla nous rappelle les enseignements de l’obscurité. Nos ombres sont bien souvent porteuses de sagesses et de vérité. Comme l’explique si bien Carl Gustav Jung, « Ce n'est pas en regardant la lumière qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. Mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire. »
 
Tout comme Kālī, Mahā Kala représente le temps personnifié, le pouvoir destructeur et créateur, la nuit noire et la Māya (le voile de l’illusion). De couleur noire, tant Kālī que Māha Kāla représentent la nature ultime et absolue. Puisque toutes les couleurs se fondent dans le noir, toutes les formes peuvent se fondre en Kālī et en Mahā Kāla.
 

La création primordiale

 Au moment de la création primordiale, trois formes surgissent de Vishnu. La nature (prakriti), la conscience (purusha), et le temps (kāla).
 
En tant que temps personnifié, détruisant toutes choses, Kāla est aussi le dieu de la mort parfois identifié à Yama, le seigneur des enfers et de la destruction. Dans la mythologie védique, Yama fut le premier mortel à mourir, conduisant par la suite les mortels dans le monde souterrain.
 
Le concept Dirgha-Kala, évoqué dans les Yogas Sutras sous-entend le temps que requière la réalisation individuelle. Lorsqu’une nouvelle tâche est entreprise, elle ne peut être perfectionner immédiatement. Un doux rappel que l’appréciation du voyage de l’apprentissage est aussi importante que l’aboutissement de celui-ci.
 
Dans la Bhagava Purana, le temps apparaît comme la force responsable du changement inévitable de la vie : création, dissolution et impermanence serait dues à la trajectoire du Temps.
 
Le temps est aussi considéré comme l’aspect non manifesté de Dieu qui perdurera après la destruction des Mondes.
 

Le temps

Kāla est aussi l’un des 36 tattvas (principes de réalité). Kāla-tattva est l’étape à laquelle on réalise les limites sans fin de l’âme, l’âme n’ayant ni temps, ni début, ni fin.
L'univers entier tourne comme une roue à travers les activités de création et de destruction. Au cœur de la roue, Kāla est l'élan, l'infini absolu, la condition essentielle au mouvement et au changement. À travers la transformation et le destin, tout provient de Kāla et se réjouit à travers Kāla. 
Rien ne fleurit avant le bon moment. Au bon moment, le vent souffle, la pluie tombe, le soleil se lève et tout pousse.
 

La gardienne

Dans l’hindouisme et le bouddhisme tantrique, Kāla représente le temps personnifié sous la forme de Māha Kāla. Dans l’hindouisme, Māha Kāla est une déclinaison féroce de Siva, tandis que dans le bouddhisme, une forme féroce de Vishnu. Se traduisant comme le Grand Temps ou la Grande Mort, Mahā Kāla s’interprète comme « au-delà du temps » « au-delà de la mort ». Elle existe au-delà de tout.
 
Tout comme Kālī, Mahā Kala représente le temps personnifié, le pouvoir destructeur et créateur et la Māya (le voile de l’illusion). De couleur noir, Mahā Kala représente la nature ultime et absolue. Puisque toutes les couleurs se fondent dans le noir, toutes les formes peuvent se fondre en Mahā Kāla.
 
Dans le bouddhisme Mahayana, Mahā Kāla apparaît comme la Grande gardienne; divinité protectrice de la sagesse et du dharma, apparaissant couramment dans les œuvres religieuses. Mahā Kāla augmenterait les bonnes vertues et la sagesse, conduirait les gens vers le Dharma et détruirait la confusion, le doute et l’ignorance.
 
Sous sa forme Kirtimukha (signifiant visage glorieux), Kāla adopte le rôle de gardien des temples de l’Inde et du Sud Est de l’Asie. Une légende indienne raconte que le farouche Kāla demanda une victime à Siva. Le grand dieu se prosterna de cette demande et ordonna que Kāla se dévore elle-même. Kāla s’exécuta, et seuls restèrent son visage.
 
Siva lui attribua le rôle de gardien des temples afin de commémorer à chacun qui y entre le pouvoir de protection, mais aussi de destruction des Dieux. Kāla devint ainsi le messager d’une profonde sagesse. Les actions que nous posons sont-elles dignes et bonnes?
 

La déesse noire

Possédant le secret de nos sagesses enfouies, l’ombre a toujours été source de mystère. Le chemin ultime est celui de se connaître. C’est l’enseignement que la déesse noire nous propose.
 
La déesse sombre possède des qualités énigmatiques, à double sens, chaotiques, parfois destructrices et transformationnelles. Sauvage et indomptable, elle défie, trouble et perturbe. La déesse noire est multiforme. Elle habite des domaines difficiles à définir. Avec la mort et la destruction vient aussi la régénération, la renaissance et la vie.
 
La déesse noire tourne son attention vers l’obscurité puisqu’elle sait que c’est à cet endroit que la véritable transformation se produit. Travailler auprès de la déesse noire est une route parfois douloureuse, effrayante, et inconfortable. Faire face à ses peurs et plonger dans le mystère permet de s’affranchir de la dualité du bien et du mal.
 
En tant que déesse noire, Kāli ou Maha Kāla est une invitation à cultiver une relation avec les parties obscures du Soi. Guidant le travail de l'ombre, elle est un miroir, une vérité, un reflet. Elle est clarté, elle est tranchante. Elle habite le monde souterrain de la psyché, les sphères de l’inconscient, et connaît les chemins qui y mènent.
 
Agissant dans le meilleur intérêt de l’âme, la mère sombre enseigne à la dur les leçons de l’amour. Avec son épée, elle rompt le piège de l’illusion. Elle alimente notre aptitude à changer nos idées préconçues qui rendent l’éveil impossible. Ce processus n’est pas doux, mais nécessaire.
 
La déesse noire nous attend lorsque nous sommes complètement seul et perdu. Elle est un phare dans la nuit, l’amie des égarés. Veillant sur nous, elle nous accompagne à retrouver la Voie de l’âme.
 
La lumière est parfois aveuglante, elle peut nous empêcher d’affronter la réalité. Dans l’obscurité, les possibilités se révèlent. La noirceur est essentielle à la guérison.
 

L’archétype

 Elle est un écho, un murmure, une force dynamique qui peut déplacer les eaux et les montagnes. Elle est la gardienne, la protectrice, l'alchimiste qui transforme l’obscurité en son pouvoir. Elle est un élan, l'infini absolu, la condition essentielle au mouvement et au changement.  Dans la nuit noire, elle règne, maîtresse de son propre royaume.
 

© NOIR KĀLA
Sources :
Dr. Poonam R L Rana, The sacred Mahakala in the Hindu and Buddhist texts
Frances Billinghurst, Encountering the Dark Goddess: A Journey into the Shadow Realms
Wisdom Librairie, Kala, Kālā, Kalā, Kāla: 83 definitions
Photographie : Bianca Desjardins

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